Plasmonique

 

Les nanostructures métalliques peuvent supporter des modes de résonances des électrons de conductions. Ces modes dénommés plasmons sont particulièrement attractifs pour leur confinement dans des volumes nettement inférieurs au cube de la longueur d'onde. Ces ondes  bidimensionnelles présentent de grands intérêts tant d'un point de vue fondamental qu'appliqué. Nos activités de recherche visent à étudier et à exploiter ces modes pour diverses applications.

 

 

Hybridation et obtention de polaritons plasmon-émetteur


Le couplage d’émetteurs avec les modes plasmons de nanostructures métalliques présentent de nombreux intérêts. Le couplage fort plasmon-exciton est particulièrement intéressant tant d’un point de vue fondamental qu’applicatif.

 

Le couplage fort décrit l’interaction entre deux systèmes couplés. Le système total ne présente plus les énergies propres du plasmon et de l’exciton mais 2 nouvelles énergies séparées de l’énergie de Rabi. La condition d’existence du couplage fort est que l’énergie de Rabi doit être plus grande que les largeurs spectrales du plasmon et de l’exciton.

La séparation en énergie s’obtient à partir de relations de dispersion.  Au point d’accord spectral, le système est caractérisé non plus par chaque système indépendant mais par deux branches polaritoniques. Un exemple est illustré par la figure de gauche obtenu par une mesure de reflectivité angulaire d'une couche de molécules TDBC sur une surface plane d'argent. Les courbes en pointillées représentent les 2 systèmes indépendants et la courbe en trait plein le système couplé. Cette courbe d'anticroisement est typique du couplage fort.

 

 

Pour en savoir plus, vous pouvez consulter notre premier article sur le couplage fort :

J. Bellessa, C. Bonnand, J. C. Plenet and J. Mugnier, Phys. Rev. Lett. 93, 036404 (lien vers l'article)

 

Nous avons montré que le régime de couplage fort plasmon-exciton peut être obtenu avec d'autres systèmes tels que des plasmons localisés autour de nanoparticules ou avec des émetteurs inorganiques tels que des puits quantiques. 

 

Collaborations:

Emmanuelle Deleporte, Laboratoire de Photonique Quantique et Moléculaire maintenant au Laboratoire Aimé Cotton, Orsay.

Didier Felbacq, Laboratoire Charles Coulomb, Montpellier.

Pascale Senellart, Aristide Lemaitre, Laboratoire de Photonique et des Nanostructures, Marcoussis.

 

Molécule plasmonique


 

Le couplage fort plasmon-exciton crée un nouvel état mélangeant les propriétés des deux systèmes couplés. Pour compenser les pertes provenant de la structures métalliques, il est plus facile d'obtenir le couplage fort entre un grand nombre d'émetteurs et le même mode plasmon. Nous avons montré que l'énergie de Rabi est proportionnelle à la racine carré de l'absorption (concentration en molécule), ce qui constitue une première preuve de l'aspect collectif.

D'autre part, nous avons mis en évidence l'extension spatiale de cette molécule plasmonique par une expérience d'interférométrie. Pour cela une image intermédiaire (figure de gauche ci-contre) a été réalisée sur un système de 2 fentes d'Young pour obtenir des franges d'interférences sur une caméra (figure de droite ci-contre). L'évolution de la visibilité des franges avec l'écartement des fentes a montré que cette molécule plasmonique s'étendait sur plusieurs microns. Ce résultat montre qu'il est envisageable de manipuler ce nouveau système sur des distances macroscopiques.

 

Pour plus d'information, vous pouvez consulter notre article sur la cohérence spatiale du couplage fort :

S. Aberra Guebrou, C. Symonds, E. Homeyer, J. C. Plenet, Y. N. Garstein, V. M. Agranovich and J. Bellessa, Phys. Rev. Lett., 108, 066401 (lien vers l'article)

 

D'autres applications s'appuyant sur le régime du couplage fort peuvent être réalisées comme le couplage entre les ordres de diffraction provenant de différents réseaux ("cross coupling") ou l'hybridation des états excitoniques dans des semiconducteurs avec des mélanges trous lourds - trous légers (voir article).

 

 

Collaborations:

Yu. N. Garstein, Physics department, University of Texas at Dallas, Richardson, Texas 75080, USA.

V. M. Agranovich, Russian Academy Sciences, Troitsk, Moscow Region 142190, Russia

 

Cohérence spatiale de structures plasmoniques.


Pour de nombreuses applications en photonique, le transport cohérent des signaux est nécessaire. Dans ce cadre, nous étudions l’extension de la cohérence spatiale de plasmons générés par un laser (configuration de Kretshmann) ou par la désexcitation d'une molécule fluorescente. La cohérence spatiale des plasmons peut être étudiée en combinant un système d'imagerie et interférométrique. Lorsqu’un plasmon est généré par un point source sur une surface plane, nous avons montré que le degré de cohérence est de 1 sur toute sa propagation. (lien vers l'article)

D'autre part, en étudiant la désexcitation de fluorescence d’un tapis de molécules sur une surface plasmonique,  nous avons montré que l’image observé en chaque point provient de la contribution de l’ensemble des émetteurs défini dans un cercle dont le rayon est déterminé par la longueur de propagation du plasmon. Enfin, une analyse de l'émission résolue angulairement a montré que 70% de l’image obtenue provient des modes de plasmons. (lien vers l'article)

 

Collaborations:

François Bessueille, ISA, Université Claude Bernard.

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