Quand les molécules tensioactives induisent des "cracks" dans des films de savon.  

Pauline Petit, Marie Le Merrer et Anne-Laure Biance (équipe Liquides aux Interfaces) viennent de publier dans la revue JFM rapids un article intitulé « Holes and cracks in rigid soap films ». Ce travail a fait l’objet d’un focus, écrit par José Bico (PMMH–ESPCI).

Dans cet article, les auteures ont revisité le problème très classique de la dynamique d’éclatement d’un film de savon. Pour cela, un film de savon est tiré sur un cadre métallique puis cassé grâce à une pointe chauffée, et la dynamique d’ouverture du trou est déterminée par imagerie rapide. Une déviation à la loi classique de l’ouverture d’un film de savon, connue depuis plus de 60 ans, a été observée quand la physico-chimie des tensioactifs est variée. Cette déviation est prédite théoriquement en considérant l’effet de l’élasticité des interfaces. Par ailleurs, des « cracks », semblables à des fractures dans une membrane solide, sont observés lors de l’ouverture du film liquide. Bien que très simple, cette expérience apporte une nouvelle méthode de détermination de l’élasticité des interfaces liquide gaz complexes, pour de grandes déformations et de grands taux de déformation. Par ailleurs, l'influence des tensioactifs sur la morphologie du film qui se casse (absence d’éjection de gouttes secondaires par exemple) donne des éléments de compréhension de l’effet de la physico-chimie sur la stabilité des mousses liquides.

31/08/2015


Scroll To Top