Thèses
Mardi 5 Novembre 2024 à 14h00.
Contribution phononique et électronique du transfert de chaleur au travers de jonctions métal/semiconducteur
Michaël de San Feliciano
Amphithéatre de la BU
Invité(e) par
Samy Merabia et Christophe Adessi
présentera en 1 heure :
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Directeur de thèse / thesis director :
Samy Merabia
Christophe Adessi
Membres du jury / jury members :
-M. SAINT-MARTIN Jérôme, ENS Paris Saclay Rapporteur
-M. BESCOND Marc, Université d’Aix-Marseille Rapporteur
-Mme. GOMÉS Séverine, INSA Lyon Examinatrice
-Mme. FUGALLO Giorgia, Université de Nantes Examinatrice
-Mme. SJAKSTE Jelena, École Polytechnique Examinatrice
-M. CRUT Aurélien, Université de Lyon Examinateur
-M. COBIAN Manuel, Ecole Centrale de Lyon, Invité
-M. HORNY Nicolas, Université de Reims, invité
Résumé / Abstract :
Avec la miniaturisation croissante des composants électroniques, et en particulier
des semi-conducteurs, la compréhension du transport thermique aux interfaces
est devenue un véritable enjeu pour optimiser la gestion de la chaleur. Dans ce
contexte, nous avons exploré à l’aide de calculs atomistiques de premiers principes
les mécanismes de transport à l’interface entre un métal (platine, aluminium et
or) et un semi-conducteur (silicium). Il est reconnu depuis longtemps qu’aux interfaces
métal/semi-conducteur, les électrons du métal peuvent participer au transfert
de chaleur interfacial. Cependant, l’existence d’un couplage direct électron/phonon
a été débattu dans la littérature, et de nombreux auteurs pensent encore que le
transfert de chaleur interfacial n’est conduit que par le couplage entre phonons. En
parallèle, des expériences récentes ont montré que la conductance thermique interfaciale
peut être améliorée en dopant le semi-conducteur. Dans ce contexte, l’objectif
de cette thèse est double :
1) Étudier si un couplage électron-phonon peut exister aux interfaces métal/semiconducteur
2) Étudier si un couplage électron-électron direct peut être ouvert aux interfaces
métal/semiconducteur dopées et étudier l’impact de la polarisation de l’interface
Dans notre travail, nous développons d’abord un nouveau formalisme pour prendre
en compte les corrections hors équilibre dans le calcul de la conductance phononique
interfaciale basée sur les fonctions de Green hors équilibre (NEGF). Ces corrections
s’avèrent non négligeables pour le transport de chaleur aux interfaces.
Transfert de chaleur aux jonctions métal-semiconducteur De San Féliciano Michael
Nous comparons nos résultats numériques obtenus par NEGF aux données expérimentales
disponibles. Pour certains systèmes, comme Au/Si, le couplage phononphonon
fournit une bonne description du transfert de chaleur interfacial. Dans ces
systèmes, un couplage électron-phonon direct a un impact mineur. Au contraire,
pour d’autres systèmes, comme Al/Si, les calculs NEGF sous-estiment la conductance
thermique expérimentale, en particulier à basse température. Ces écarts relatifs
sont une signature, selon notre interprétation, de l’existence d’un couplage direct
électron-phonon à l’interface. Pour étayer cette interprétation, nous avons calculé
l’amplitude du potentiel de déformation impliqué dans la conductance électronphonon.
Cette analyse suggère que les différences de densité d’états phononiques à
des fréquences intermédiaires entre les interfaces sont essentielles à l’amplitude du
couplage direct entre électrons et phonons.
Nous avons également montré que le dopage du semi-conducteur est une stratégie
prometteuse pour améliorer le transport de chaleur aux interfaces grâce à un
couplage électronique. Tout d’abord, nous montrons que le dopage, qu’il soit de type
n ou p, tend à augmenter la conductance interfaciale phononique. Ensuite, nous démontrons
que le dopage a un effet plus spectaculaire sur la conductance interfaciale
électronique, c’est-à-dire le flux de chaleur transporté par les électrons à travers l’interface.
L’augmentation relative de la conductance est particulièrement élevée dans
le cas du dopage p, bien que pour le dopage n, l’augmentation ne soit pas faible. Nos
calculs révèlent également que des niveaux de conductance thermique encore plus
élevés peuvent être obtenus en polarisant l’interface. Nous discutons également des
changements de la réponse thermoélectrique de l’interface en fonction de la tension
appliquée.
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