L'éclatement de Marangoni comme nouvelle méthode de synthèse de cristaux organiques

Michalina Slemp et Pierre-François Brevet (équipe ATMOS), en collaboration avec des collègues de Wroclaw ont publié un article intitulé "Tale of a Growth: Marangoni Bursting Phenomenon as a Viable Route for Obtaining Fibers of Organic Chromophores" dans la revue Journal of Physical Chemistry C. Cet article a fait la couverture de la revue.

Imaginez. Vous terminez vos expériences, il est tard et il reste de la verrerie de laboratoire à laver. Vous êtes épuisé alors vous reportez cette tâche au lendemain. Par curiosité, le lendemain, vous passez la lame au microscope et sous vos yeux une myriade de structures rouges apparait, des petits cristaux à peine visible par fluorimétrie jusqu'à de gros fils atteignant plusieurs mm de longueur. Au cours de l’année suivante, vous découvrez peu à peu que vous avez mis en place une nouvelle méthode de synthèse de cristaux organiques.
Si une goutte d'alcool et d'eau dans un rapport approprié est placée sur la surface liquide ou solide bien lisse, l’effet appelé éclatement de Marangoni se produit, c’est-à-dire la séparation spontanée de la goutte en un grand nombre de gouttelettes en raison de la différence des vitesses d'évaporation. Si l'on ajoute un composé organique soluble dans l'alcool mais insoluble dans l'eau, alors le processus conduit à la formation de cristaux de différentes tailles.
Dans ce travail, le composé organique DCNP qui possède une forte réponse optique non linéaire quadratique a été utilisé. L’éclatement de Marangoni a alors permis d’obtenir à la fois des agrégats J et des agrégats H, dont l'existence a été prédite théoriquement il y a plus de 11 ans mais qui n’avaient jamais été observés auparavant ! Dans cet article, le potentiel de cette méthode de fabrication de cristaux organiques à large distribution de taille, de plusieurs nm à plusieurs mm de longueur, est présenté.
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