Les bézoards : des pierres antidotes magiques, du Moyen Âge à Harry Potter

Bezoars: magical antidote stones, from Middle Ages to Harry Potter

Gérard Panczer (équipe SOPRANO), en collaboration avec des collègues de Lyon, a publié un article intitulé " Les bézoards : des pierres antidotes magiques, de l’orfèvrerie limousine du Moyen Âge à Harry Potter  " dans la revue de Gemmologie (AFG).
Gérard Panczer (SOPRANO team), in collaboration with colleagues from Lyon, published an article entitled " Bezoards: magical antidote stones, from medieval Limousin goldsmiths to Harry Potter " in the Revue de Gemmologie (AFG).

Les bézoards sont des biominéralisation nodulaires se formant dans l’estomac de ruminants. Le nom bézoard vient du persan pād (remède) et zahr (venin ou poison) et signifie « qui protège du poison ». Cette croyance légendaire qui s’est propagée de l’Orient à l’Occident du XIIe au XVIIIe siècle, est pourtant mise à mal dès le XVIe siècle par le célèbre chirurgien français Ambroise Paré.
Une étude systématique de bézoards fournis par VetAgro-Sup (Campus Vétérinaire de Lyon, Marcy l'Etoile) par spectrométrie d’absorption infrarouge (FTIR) a permis de déterminer leur composition, minérale : newberyite MgHPO4.3H2O, struvite NH4MgPO4.6H2O ou calcite CaCO3 ou organique : acide urique C5H4N4O3. En parallèle, des expertises ont été menées par spectrométries Raman et de fluorescence X (XRF) sur des « bézoards » historiques glaçurés (Croix de Gorre et Châsse d’Ambazac, chefs-d’œuvre de l’orfèvrerie du Limousin) décrits par les archéologues Léon Palustre et Xavier Barbier de Montault (1886) et Ernest Rupin (1890). Ils sont constitués principalement de grains de quartz ainsi que de traces de sulfate de calcium (anhydrite). Il apparaît donc que ce ne sont donc pas des bézoards. Ces pierres ne sont donc qu’un support permettant une bonne accroche de la glaçure bleue, imitant de cette façon des gemmes bleues (turquoises). Les soi-disant propriétés des bézoards continuent d’impressionner et d’alimenter l’imaginaire et les romans fantastiques. Cependant il existe toujours un marché florissant pour ces bézoards (gallstone) encore utilisés dans la pharmacopée chinoise.
Bezoars are nodular biomineralizations that form in the stomach of ruminants. The name bezoar comes from the Persian pād (remedy) and zahr (venom or poison) and means "that protects from poison". This legendary belief, which spread from the East to the West from the 12th to the 18th century, was challenged in the 16th century by the famous French surgeon Ambroise Paré.
A systematic study of bezoars supplied by VetAgro-Sup (Campus Vétérinaire de Lyon, Marcy l'Etoile) by infrared absorption spectrometry (FTIR) made it possible to determine their composition, mineral: newberyite MgHPO4.3H2O, struvite NH4MgPO4.6H2O or calcite CaCO3 and organic: uric acid C5H4N4O3. At the same time, Raman and X-ray fluorescence (XRF) spectrometries were carry out on historical glazed "bezoards" (Croix de Gorre and Châsse d'Ambazac, masterpieces of Limousin goldsmithing) described by the archaeologists Léon Palustre and Xavier Barbier de Montault (1886) and Ernest Rupin (1890). They consist mainly of quartz grains and traces of calcium sulphate (anhydrite). It therefore appears that they are not bezoars. These stones are only a support allowing a good adhesion of the blue glaze, imitating in this way blue gems (turquoise). The so-called properties of bezoars continue to impress and fuel fantasy and novels. However, there is still a thriving market for these bezoards (gallstones), which are still used nowadays in Chinese pharmacopeia.
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